Les agadirs sont des greniers collectifs aussi appelés Igherm en amazigh-pluriel Igherman
Herbert Popp avec Mohamed Aït Hamza et Brahim El Fasskaoui ont recensé dans le livre de référence « Les agadirs de l’Anti-Allas occidental » près de 150 agadirs !
Les greniers collectifs sont les « fort knox » de ces populations rurales : elles y stockent ce qu’elles ont de plus précieux : leurs réserves de céréales !
Elles ont créé des banques locales, des institutions où les cases sont construites et entretenues de manière individuelle mais au sein d’un bâtiment à caractère communautaire par ses remparts, sa porte gardée, sa mosquée, sa citerne, ses allées et ses ustensiles de mesures. L’individu se plie à la réglementation communautaire qui en retour lui assure la sécurité.
Visiter un agadir, c’est visiter l’anti atlas et approcher des populations qui certes sont déjà habituées à voir des touristes mais qui vit en majeure partie comme autrefois.
La majorité des agadirs ont leur porte close et sont surveillés par les gens du village voisin et un gardien ou un responsable ne tardera pas à venir pour vous faire visiter : donner minimum 15 dirhams par personne à l’amin (gardien).
Les paysages de l’Anti-Atlas : dans un environnement très hostile, les populations locales ont su tirer parti des rares terres arables, les cultures se rencontrent derrière les murettes des terrasses de cultures accrochées aux versants de la montagne. Ces étroites parcelles, arrachées à la nature, offrent des produits variés et créent un environnement luxuriant dans un milieu minéral. Les exploitations sont très petites (moyenne 3,4 ha) et seules 21 % des superficies bénéficient d’une irrigation occasionnelle. La population s’adonne encore aujourd’hui à une maigre agriculture fortement dépendante du climat et essentiellement basée sur l’orge et le blé avec en complément l’exploitation des arganiers et des amandiers et l’élevage de quelques chèvres et de quelques moutons.
Agadir Kemmaz (38 dans le « Herbert Popp »)
Accessible en 4*4 ou moto par la piste qui part de la vallée des cédrats derrière la casbah, cet Agadir est remarquable par son entretien et ce qui le caractérise c’est qu’il est toujours en fonctionnement. Il comprend 109 chambres et 2 tours de guet.
Accueil chaleureux comme en témoigne la photo avec les enfants du village.
Agadir N’Tazrout et accueil berbère
Journée ballade direction agadir N’Tazrout dans l’Anti-Atlas. On s’arrête au village de Tafgit en bas de la montée, les jeunes ont déserté le village mais un couple de gens âgés qui faisait la lessive au puit nous accueille, l’accueil Berbère avec pain, gâteaux, amandes cacahuètes , huile d’argan miel et smen (beurre rance) et bien entendu le traditionnel thé à la menthe.
Il est déjà midi et après ce délicieux encas, nous n’aurons plus très faim pour le pique-nique !
Nous repartons après avoir visité le village et montons à l’agadir, un nid d’aigle que l’on atteint après 500 mètres de montée d’une route vertigineuse. Nous laissons la voiture en bas de l’agadir et y montons à pied. La porte est close et nous pique-niquons en attendant l’amin, l’amin ne venant pas, nous trouvons la clé sous le paillasson et nous faisons la visite sans guide. L’agadir est très endommagé mais la vue tout en haut est splendide. Nous repartons, revenons au village de Maguenoun et tournons à gauche, il est 15 h et après 3 heures de pistes dans des vallées magnifiques, nous arrivons de nuit à Taroudant.
Quelques photos :
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Agadir de Tasguen (agadir rond)
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Inoumar (à 1 h 10 de voiture)
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Ait Oughaïne ( ou Itourhaïne) (mon préféré !)