De Tan Tan à Tarfaya: Visite de la lagune de Khnifiss-Naïla et du musée Antoine de Saint Exupéry
Quand on franchit l’oued Draa, 20 km au nord de Tan Tan, on rentre vraiment dans le sud (l’ex Sahara occidental) et les contrôles de police deviennent récurrents, il faut présenter son passeport et la police vous demande votre destination afin d’assurer votre protection (pas loin de 15 contrôles en 1 000 km !).
L’autre différence plus sympathique c’est que 120 km au sud de Tan Tan, vous trouvez 3 stations-services côtes à côtes à proximité d’un poste de police sur la gauche de la route, le litre de gazole passe soudain de 8,97 à 6,91 drh (juillet 2017) car toute la zone sud bénéficie de carburants détaxés.
La route longe la côte et franchi plusieurs oueds dans des sites très jolis ressemblants à des rias Bretonnes puis on arrive après une centaine de kilomètres à la lagune de Khnifiss-Naila. Il faut s’arrêter car il s’agit de la plus belle lagune du Maroc. D’une superficie totale de 60 000 hectares, la lagune se présente sous la forme d’un cordon dunaire derrière lequel la mer envahie une grande dépression. Cette lagune concentre des richesses énormes en flore et faune et constitue une étape importante pour les oiseaux migrateurs.
Des pêcheurs vous proposent des tours en barques mais la ballade nécessite 4h30 nous dit-on et il faut être équipé de vêtements chauds, ce sera pour une autre fois.
Un peu plus loin au sud, on découvre des marais salants mais il faut être en 4*4 pour y accéder et puis tout le long de la côte des pêcheurs qui pêchent depuis le haut de la falaise.
On arrive à Tarfaya (ex villa Bens) et on retrouve sur le port les vestiges de l’architecture espagnole et le musée Antoine de Saint Exupéry. Ce musée né de la volonté de sa petite nièce Catherine d’Agay a ouvert en 2004 et présente sous forme de planches fort bien faites à la fois la vie et l’œuvre d’Antoine de Saint Exupéry mais aussi l’histoire de l’aéropostale.
Antoine de Saint Exupéry pilote de la compagnie aéropostale issue des lignes Latécoère, est nommé chef d’escale à Tarfaya de 1927 à 1929. Durant ses dix-huit mois de séjour, il écrit son premier roman « courrier sud ». Son œuvre la plus célèbre « le petit prince » s’inspire également de son séjour à Tarfaya et devient l’un des chefs d’œuvre de la littérature universelle traduit en 120 langues.
Situé à l’époque en territoire espagnol, Cap Juby est une étape indispensable pour les avions de l’Aéropostale qui viennent se ravitailler en carburant.
L’ambition de Latécoère après la guerre de 1914 est de créer une ligne postale entre l’Europe et l’Amérique du sud. Il crée d’abord une ligne Toulouse Rabat qu’il prolongera vers Agadir, Cap Juby, Villa Sisneros, Port Etienne, St Louis du Sénégal puis la traversée de l’Atlantique sud vers Natal, Pernambuc, Bahia et Rio de Janeiro.
2 autres curiosités à Tarfaya :
– La casa del mar : comptoir anglais fortifié installé sur un îlot rocheux en face de la côte par Mackensie et appelé « Port Victoria ». Il permettait aux vapeurs de charger et décharger et de contourner ainsi les droits de douane des caravanes venant d’Afrique noire.
– Le ferry échoué « Assalama » qui assurait la liaison Tarfaya-Fuenteventura aux iles canaries et qui s’est échoué après avoir heurté une bouée du port. La spéculation immobilière qui s’était emballée à la création de la ligne en novembre 2007 s’est soudain arrêtée 6 mois plus tard après cet échouage et la ligne n’a pas encore repris en 2017.